Influence indue et maltraitance

Norme 1.8 : Influence indue et maltraitance

Les normes d’exercice de la profession concernant l’influence indue et les abus. Cela inclut les trois normes, des exemples de démonstration du respect de la norme, des définitions et des ressources connexes.

Influence indue et maltraitance

Norme 1.8 : Influence indue et maltraitance

Les normes d’exercice de la profession concernant l’influence indue et les abus. Cela inclut les trois normes, des exemples de démonstration du respect de la norme, des définitions et des ressources connexes.

Aller au sujet :

La norme

 

1.8.1 Les inscrits se montrent respectueux à l’égard des clients. Ils s’abstiennent de toute violence verbale, physique, psychologique, émotionnelle et sexuelle à l’égard des clients.

 

1.8.2 Pendant et en dehors des séances de traitement, les inscrits font preuve de respect à l’égard des représentants des clients, de leur famille, de leurs partenaires ou d’autres personnes avec qui les clients entretiennent une relation personnelle étroite. Ils s’abstiennent de toute violence sexuelle, verbale, physique, psychologique et émotionnelle à l’égard de ces personnes.

 

1.8.3 Les inscrits n’influencent pas indûment les clients, leurs représentants, les membres de leur famille ou leurs partenaires, y compris, mais sans s’y limiter, en ce qui concerne les décisions personnelles, la rédaction de testaments ou de procurations.

 

 

Définitions clés

 

Mauvais traitement d’ordre sexuel  

En vertu de la Loi de 1991 sur les professions de la santé réglementées (LPSR), le mauvais traitement d’ordre sexuel est défini comme les rapports sexuels ou autres formes de rapports physiques d’ordre sexuel entre la personne inscrite et le client, attouchements d’ordre sexuel du client par la personne inscrite, ou les comportements ou les remarques d’ordre sexuel par la personne inscrite à l’égard du client.

 

Ordre sexuel  

Dans la LPSR, le terme « ordre sexuel » ne s’entend pas de palpations, de comportements ou de remarques de nature clinique qui sont appropriés au service fourni. Par exemple, le fait de discuter de la sexualité, des expériences sexuelles ou autres problèmes sexuels d’un client d’une manière pertinente pour son traitement thérapeutique ou d’orienter un client vers un partenaire sexuel(le) substitut n’est pas considéré comme un abus sexuel.

 

Dans ce dernier cas, toutefois, ce partenaire ne doit pas être un employé de la personne inscrite ou un associé supervisé par la personne inscrite. De plus, il incombe à la personne inscrite de prendre des mesures raisonnables pour s’assurer que le partenaire sexuel(le) substitut a reçu une formation ou un certificat approprié et qu’il ou elle adhère aux normes et règles acceptées en matière de la pratique de substitution sexuelle.

 

Bien que certaines formes de toucher ou de travail bioénergétique puissent constituer une partie légitime de l’exercice de la psychothérapie, toute forme de déshabillage ou d’attouchement sexuel des clients est un comportement inapproprié de la part des inscrits.

 

Franchissement de limite 

« Il y a franchissement de limite chaque fois qu’un professionnel s’écarte de son rôle professionnel le plus strict. Le franchissement de limite peut être utile, nuisible ou neutre. Le franchissement de limite peut devenir une violation de limite lorsqu’il expose les clients à un risque de préjudice » (traduction non officielle).8 En règle générale, un franchissement de limite utile est celui qui est indiqué sur le plan clinique, adapté aux modalités et effectué avec le consentement éclairé du client et avec des garanties en place. Les franchissements de limite préjudiciables entraînent une gêne pour le client ou le praticien et pourraient avoir un impact négatif sur la relation thérapeutique. Notamment, la même action— un soutien avec un toucher par exemple—pourrait être utile, nuisible ou neutre en fonction du client, du contexte et de l’interprétation.

8Knapp, S. and Slattery, J. M. (2004). Professional Boundaries In Nontraditional Settings. Professional Psychology, 35, 553-558 (traduction non officielle).

 

Violations de limite 

Les violations de limite sont des franchissements de frontières préjudiciables qui exposent le client à un risque de préjudice. Elles surviennent généralement lorsque les thérapeutes sont engagés dans des relations duelles d’exploitation.

 

Influence indue 

Le fait d’utiliser la position du thérapeute d’une manière qui réduit l’autonomie du client et favorise les intérêts du thérapeute.

 

Abus physique 

Le fait de pousser, bousculer, secouer, gifler, frapper ou toute autre force physique pouvant causer des dommages.

 

Abus verbal 

Commentaires dérogatoires ou dégradants, insultes à connotation culturelle, langage blasphématoire ou insultes.

 

Abus psychologique 

Il s’agit par exemple des menaces, d’intimidations, d’insultes, d’humiliation, de harcèlement, de comportement dédaigneux, de manipulation, et de réprimandes.

 

Maltraitance/exploitation financière

Il s’agit par exemple de la falsification d’une signature, du vol, de l’incitation d’un client à modifier son testament, et de la facturation d’honoraires abusifs ou de manipulation.

 

Abus sur Internet 

Intimidation « par la transmission d’images ou des propos inappropriés par le biais de tout type de média électronique. »9

9Ordre des thérapeutes respiratoires de l’Ontario, Abuse Awareness & Prevention: Professional Practice Guideline (2023): Abuse.pdf (crto.on.ca) (traduction non officielle).

 

Client 

Toute personne qui reçoit un traitement d’une personne inscrite, peu importe la durée, est considérée comme un client. Aux fins d’abus sexuels, une personne reste cliente jusqu’à un an après la cessation de la relation professionnelle.10

10  Le Code des professions de la santé définit un client aux fins d’abus sexuel comme une personne qui a été un client au cours de la l’année écoulée. Cependant, l’OPAO juge inacceptable le fait d’entretenir les relations sexuelles avec une personne qui a été cliente il y a cinq ans. Voir la politique de l’OPAO sur les relations sexuelles avec d’anciens clients dans les 5 ans suivant la cessation des soins. L’OPAO a demandé au gouvernement de l’Ontario de porter cette période à cinq ans.

 

Intersectionnalité 

« Les façons dont les systèmes d’inégalité fondés sur le genre, la race, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, le handicap, la classe sociale et d’autres formes de discrimination « s’entrecroisent » pour créer une dynamique unique et des effets [amplifiés]. »11

11 Source : Center for Intersectional Justice (traduction non officielle).

 

Approche fondée sur les traumatismes 

Un programme, une organisation ou un système qui réalise l’impact généralisé du traumatisme et comprend les voies potentielles de rétablissement, reconnaît les signes et les symptômes du traumatisme chez les clients, les familles, le personnel et les autres personnes impliquées dans le système, et qui y répond en intégrant pleinement les connaissances sur le traumatisme dans les politiques, les procédures et les pratiques, et cherche à résister activement au nouveau traumatisme.12

12D’après le Concept de SAMHSA sur le traumatisme et les conseils pour une approche fondée sur les traumatismes, préparé par l’Initiative stratégique sur les traumatismes et la justice de SAMHSA.

Norme 1.8

Preuve du respect de la norme

  • Norme 1.8

    Une personne inscrite prouve qu’elle respecte la norme, notamment en prenant les mesures suivantes :

     

    • En exerçant la profession avec intégrité et professionnalisme;
    • En fixant, en communiquant et en maintenant des limites appropriées avec les clients et les personnes ayant une relation personnelle étroite avec les clients;
    • En refusant les avances à caractère sexuel des clients, de leurs représentants, des membres de leur famille, des leurs partenaires ou d’autres personnes susceptibles d’être influencées par la relation thérapeutique et la dynamique de pouvoir entre le/la PA et le/la client(e);
    • En reconnaissant que les clients sont incapables de consentir à un contact sexuel avec leur PA en raison d’un déséquilibre de pouvoir;
  • Norme 1.8

    Une personne inscrite prouve qu’elle respecte la norme, notamment en prenant les mesures suivantes :

     

    • En comprenant que le déséquilibre de pouvoir entre un(e) client(e) et le/la PA se renforce au fil du traitement;
    • En évaluant l’existence et l’étendue des préjugés personnels ou des systèmes de croyances susceptibles d’influencer les interactions avec un client;
    • En empêchant les préjugés personnels, les préjugés structurels ou les systèmes de croyances d’influencer le traitement ou les interactions avec un client;
    • En étant conscient des vulnérabilités individuelles des clients et de leurs représentants;
    • En respectant l’intérêt supérieur des clients;
  • Norme 1.8

    Une personne inscrite prouve qu’elle respecte la norme, notamment en prenant les mesures suivantes :

     

    • En présentant des excuses pour tout manquement à la courtoisie ou tout langage inapproprié;
    • En évitant de franchir les limites avec les clients et en minimisant autant que possible les contacts avec les clients en dehors de la relation thérapeutique;
    • En documentant minutieusement les franchissements des limites, y compris le contexte pertinent, la justification et les mesures de protection mises en place pour protéger le client;
    • En faisant preuve d’un jugement professionnel et éthique pour déterminer si un comportement en dehors de la relation thérapeutique typique est approprié;
    • En consultant un(e) autre PA, son superviseur ou son consultant, ou l’Ordre si la personne inscrite se trouve dans une situation difficile.
Norme 1.8

Commentaire

Contexte

L’OPAO a une politique de tolérance zéro à l’égard des abus sexuels. Les abus sexuels constituent une forme extrêmement grave de faute professionnelle et sont traités directement dans la LPSR. La LPSR prescrit des sanctions spécifiques pour cette faute grave : les rapports sexuels avec un client, par exemple, entraînent une révocation obligatoire de l’inscription pour un minimum de cinq ans. D’autres formes d’abus sexuels peuvent entraîner des mesures disciplinaires tout aussi sévères. Le programme de relations avec la clientèle de l’Ordre est principalement consacré à la prévention et au traitement des abus sexuels envers les clients.

 

Le Règlement de l’Ordre sur la faute professionnelle interdit aux inscrits d’infliger toute forme de violence verbale, physique, psychologique et/ou psychologique aux clients.

 

Les clients, ainsi que leurs représentants, les membres de leur famille, leurs partenaires ou d’autres personnes entretenant une relation personnelle étroite avec les clients peuvent être psychologiquement vulnérables ou vulnérables à d’autres égards. Dans le même temps, les clients et leurs proches peuvent être particulièrement influencés par les avis ou les suggestions de leur psychothérapeute. Il est donc de la responsabilité des inscrits de s’assurer que les clients se sentent en sécurité et qu’ils ne sont pas soumis à une influence inappropriée ou à des abus.

Franchissement de limite  

Les limites sont établies sur la base des normes sociales ou culturelles et du comportement social coutumier, ainsi que de l’éthique, de la morale et de la loi. Elles préservent la relation professionnelle thérapeutique et ont pour but de protéger les clients contre les préjudices. Les limites délimitent la distance psychologique et sociale attendue et acceptée entre les praticiens et les clients, dont la transgression implique que la personne thérapeute s’écarte de son rôle clinique ou l’enfreigne.

 

Les PA doivent éviter les violations de limites avec les clients, car elles peuvent être un signe avant-coureur d’abus. Toutefois, il est important de comprendre quand un franchissement de limite peut être justifié. Les principes éthiques de bienfaisance (promotion du bien-être du client) et d’équité (promotion des soins pour ceux qui sont confrontés à des obstacles à l’accès) justifient parfois une dérogation aux pratiques habituelles. Par exemple, les PA n’organisent généralement pas de séances au domicile d’un client. Cependant, une exception peut être faite pour un client souffrant d’agoraphobie sévère ou de besoins de santé physique complexes, notamment dans le cas où il est incapable de participer à une thérapie virtuelle.

 

Il est important de noter que les PA auront eux-mêmes des limites que les clients peuvent franchir par inadvertance ou intentionnellement. Lorsque de tels franchissements de limite apparaissent, il est essentiel d’aborder le problème le plus tôt possible.

 

Les PA doivent engager des conversations sur les limites avec les clients au début de la relation thérapeutique afin de mieux comprendre et éventuellement d’ajuster les attentes des clients en matière de conduite, de communication ou d’autres sujets.

 

Pour aider à maintenir les limites, les PA devraient envisager de mettre en place des politiques et des protocoles autour de questions courantes relatives aux limites, telles que les communications en dehors des heures de travail et les procédures de planification.

La dynamique du pouvoir et la relation thérapeutique 

Les PA sont sensés comprendre la dynamique de pouvoir inhérente en jeu avec les clients et les responsabilités qui découlent du fait d’occuper un tel poste.

 

Les PA sont censés être conscients de l’impact de la dynamique du pouvoir sur le travail thérapeutique, car les clients peuvent se sentir contraints de donner leur consentement ou de fournir des rétroactions positives. Il est important de s’assurer que les clients comprennent que la relation ne sera pas affectée s’ils refusent d’essayer différentes techniques thérapeutiques ou s’ils ne réagissent pas au traitement comme prévu.

La dynamique du pouvoir évoluera au fil du temps, s’intensifiant probablement au fur et à mesure que le client poursuit le traitement, et peut être affectée par un certain nombre de facteurs.

 

L’existence d’une relation duelle entre un praticien et un client amplifiera probablement la dynamique du pouvoir au sein de la relation thérapeutique.

 

Les clients issus des communautés marginalisées courent souvent un plus grand risque d’exploitation en raison d’inégalités structurelles et, par conséquent, les PA doivent être conscients des identités croisées et de leur influence sur la dynamique du pouvoir et le processus thérapeutique. De même, les personnes qui ont subi un traumatisme courent un risque accru d’en subir à nouveau et peuvent interpréter différemment la dynamique du pouvoir existante.

 

Les PA sont censés intégrer des approches intersectionnelles et celles fondées sur le traumatisme dans leur travail, en prenant en compte des circonstances de chaque client dans le cadre du processus thérapeutique.

Ressources connexes

Pour des informations supplémentaires, consultez les ressources ci-dessous. 

  • Politique d’inscription

    Politique sur les contacts sexuel d’anciens clients

    Politique sur les contacts sexuels d’anciens clients cinq ans après la fin des soins.

    Pour en savoir plus, cliquez ici  
  • Norme 1.6

    Conflit d’intérêts

    Les normes d’exercice de la profession concernant les conflits d’intérêts.

    Pour en savoir plus, cliquez ici  
  • Guideline

    Guideline on Sexual Contact with Former Clients

    Even if more than five years has passed since the last day of treatment, RPs must refrain from sexual conduct toward a former client where a power imbalance continues to exist and that places the former client at risk of undue influence, harm, or exploitation.

    Pour en savoir plus, cliquez ici  

Rejoignez notre liste de diffusion et restez informé rendez-vous avec les dernières nouvelles

Inscrivez-vous pour recevoir des nouvelles et des informations de notre part.

Inscrivez-vous aujourd'hui